Cahier d’un retour au pays natal – Episode 1 : Le départ

J’avais décidé de passer 15 jours au Bénin cet été au mois de juillet. Ce n’est pas vraiment mon pays natal (je suis née à Paris) mais le pays de mon papa. Je vais donc partager avec vous les événements les plus marquants de ces vacances en commençant par mon départ qui fut très mouvementé

Cette aventure a commencé le jour de la fête nationale française, ce 14 juillet 2021. Je rentrai tranquillement dans mon appartement à la suite d’une dernière course. J’avais acheté les derniers articles nécessaires à la réalisation de mes bagages. J’ouvris la porte d’entrée de mon appartement sans aucun soucis, mais au moment de retirer la clé, cette dernière resta bloquée dans la serrure. Il était 17h et je devais m’envoler pour Cotonou (Au Bénin) le lendemain à 15h10. Je tentai de retirer la clé délicatement, d’utiliser du WD40 pour graisser la serrure, mais sans succès.

Je décidai donc d’appeler mon assurance (la MAIF). Mais comme vous pouvez vous en douter, les conseillers MAIF ne travaillaient pas ce jour là. Je suis donc partie à la recherche d’un serrurier sur internet. Je suis ainsi tombée sur l’entreprise « SAM Dépanne ». Je les ai appelé et ils ont estimé le coup de l’intervention à environ 130 euros. Je trouvai ce tarif un peu élevé mais je me dis que c’était le prix de ma tranquillité. La personne que j’eus au téléphone m’informa que le serrurier arriverait dans 20 minutes environ. En l’attendant j’eus une idée lumineuse : contacter l’assistance de mon assurance. (même si sur le site il était indiqué de les contacter en cas d’urgence sur la route et en voyage). Et là miracle, quelqu’un décrocha. Je lui expliquais la situation lorsque je reçus un appel du serrurier qui était arrivé. Je mis mon appel avec l’assurance et attente (avec l’accord de mon interlocuteur) et lui ouvris. Il analysa la serrure et me fit part de son diagnostique : ma serrure 5 points s’était mise en position de sécurité; il y avait 90% de chance qu’il y avait eu un acte de vandalisme (tentative d’intrusion). Il fallait changer complètement la serrure. Il répéta ce diagnostique à mon assureur, qui m’indiqua que cela était couvert par mon assurance et qu’il fallait que j’appelle un conseiller le lendemain matin pour ouvrir un dossier de sinistre. J’étais un minimum rassurée.

Le serrurier réalisa un devis et je fus à deux doigts de défaillir. L’intervention allait me revenir à 1600 €. Oui vous avez bien lu. Et pour couronner le tout, comme nous étions un jour férié, ils n’acceptaient pas les chèques. Je devais régler par carte bleue ou en espèces, la moitié de la somme toute suite et l’autre moitié à la fin de l’intervention. Coup dur à la veille de mon départ en vacances. Je me félicitai d’avoir une carte Visa Premier et ainsi de pouvoir régler un tel montant. Le serrurier partit récupérer la nouvelle serrure dans son atelier.

Je profitai de ce moment pour faire un peu de ménage dans le séjour et commencer mes valises. Je contactai également des ami(e)s pour partager mon désarroi. Je reçus beaucoup de messages de soutien. Le serrurier revint, termina le changement de la serrure et je réglai le reste de la somme due. Je récupérai ma facture et continuai un petit peu mes valises (sélection des articles, repassage des vêtements, etc.).

J’allais enfin me coucher vers 4h du matin épuisée, en laissant mes valises inachevées. Je mis le réveil à 7h30 pour me laisser le temps de prendre une douche avant de contacter l’assurance. Je comptais sur la matinée pour terminer mes valises avant de me rendre à l’aéroport.

Le lendemain matin, jour de mon départ (jeudi 15/07/2021), après une nuit courte et compliquée, je contactai un conseiller MAIF dès l’ouverture du service à 8h. La conseillère sinistre que j’eus m’indiqua que pour constituer mon dossier il fallait que :

  • je dépose une plainte au commissariat
  • la mention « vandalisme » soit présente sur la facture du serrurier
  • la mention « remplacement à l’identique ou équivalent » soit présente sur la facture du serrurier

Je contactai donc « SAM dépannage » pour leur demander de me renvoyer soit la facture ou soit une attestation comportant ces informations qui bien sûr étaient absentes de la facture initiale (sinon ça aurait été trop simple). Ils m’assurèrent que cela serait fait dans la matinée.

La prochaine étape était donc de me rendre au commissariat. J’avais souvenir que mon ex-mari se rendait dans les locaux de la police au centre ville pour effectuer certaines démarches. J’eus alors une autre idée lumineuse. En effet je suis au Perreux depuis un peu plus de 10 ans, mais je n’ai jamais eu d’interactions avec la police. J’appelai leur numéro trouvé sur internet. Et il s’avéra que c’était les locaux de la police municipale. Une gentille personne m’indiqua que je ne pouvais porter plainte que dans un commissariat (je m’étais ainsi évitée un aller/retour de 20 minutes). La moins bonne nouvelle était que le commissariat dont je dépendais était dans la ville voisine : Nogent sur Marne.

J’éliminai d’emblée le bus et m’orientai sur les VTC. Par miracle je réussis à commander un UBER assez rapidement. Il était 8h47. Arrivée au commissariat, je passai un peu de temps en salle d’attente. Je fus ensuite reçue par une agente très gentille. Qui m’indiqua que je ne pouvais pas déposer plainte sans la présence de la mention « vandalisme » sur la facture du serrurier. J’avais envie de pleurer. J' »harcelai » donc l’entreprise SAM Dépannage pour obtenir ladite attestation et ainsi réaliser cette tâche. Dernière difficulté rencontrée, le logiciel de saisie de la plainte plantait et n’enregistrait pas ma signature électronique (merci l’informatique : je plaide non coupable car je travaille dans la banque). Après plusieurs essais infructueux, l’agente imprima la plainte et me fit signer le document manuellement. Elle photocopia le document pour leur dossier (bien évidemment la première photocopieuse ne marchait pas et nous dûmes arpenter les couloirs du commissariat pour trouver une photocopieuse en état de marche ) et me remis l’original.

Munie de ce précieux sésame, je commandai un UBER pour rentrer chez moi. Les minutes passaient et toujours pas de nouvelles de mon VTC qui ne semblait pas bouger sur mon application. Après plusieurs tentatives d’appel infructueuses je parvins enfin à joindre le conducteur (prénom : Yahia) par téléphone. Ce dernier m’accueillit froidement en m’expliquant qu’il avait annulé la course car il n’allait pas se déplacer pour une si petite distance et me raccrocha au nez. Oui vous avez bien lu, il me raccrocha au nez ! Mon application UBER « buggait » et je ne voyais pas l’annulation de cette fameuse course. Donc je ne pouvais pas rechercher un autre chauffeur. Il était 9h52.

J’hésitai entre prendre un autre VTC ou le bus, mais grâce à ce très cher Yahia, j’avais loupé un bus et le prochain passait à l’arrêt dans une vingtaine de minutes. Je recherchai donc un chauffeur sur BOLT. Mais manque de chance, les chauffeurs qui acceptaient ma course disparaissaient au bout de quelques secondes (je les ai surnommés les « chauffeurs fantômes »). Lasse de ces recherches infructueuses, je me dirigeai vers l’arrêt de bus. Après quelques minutes, je reçus un appel : Un chauffeur BOLT m’attendait devant le commissariat. Je n’arrivai pas à y croire. Je m’excusai platement de mon retard et hâtai le pas. Le chauffeur fut très gentil et compréhensif. Il s’appelait Martial. Il était 10h15. J’étais enfin en route pour mon appartement. Miraculeusement le trajet se passa sans encombre.

Arrivée à mon appartement, je scannai les documents pour l’assurance. Mais le chargement des fichiers sur l’interface de la MAIF sortait toujours en erreur. Je tentais une dernière manoeuvre : charger les fichiers un à un. Et ça fonctionna. Mon dossier de sinistre était quasiment complet. Il me manquait un unique document : une attestation indiquant que le remplacement de ma serrure avait été faite à l’identique. Je décidai de gérer cela plus tard.

Il me restait à terminer mes valises et mettre en place le système d’arrosage pour les plantes. Pour les valises, j’avais eu l’idée lumineuse de lister dans l’application « Packing PRO » tous les articles que je comptais prendre. Mais je rencontrai des difficultés pour en trouver certains comme mon maillot de bain. Je rendis les armes et pris un ancien maillot sans même l’essayer. J’arrivai à 24kg pour ma valise en soute (la limite était à 23kg) et 11kg et des poussières pour celui destiné à la cabine (la limite était de 12kg). Au point où j’en était je me dis que si nécessaire je paierai des kilos supplémentaires. Je n’avais ni le temps ni l’énergie de réfléchir à ce que je pouvais laisser chez moi.

Pour les plantes, j’avais des systèmes de cônes à visser sur des bouteilles d’eau. Dans la précipitation, j’en cassai deux ou trois et je mis un peu de terre et d’eau dans mon séjour du fait de mes aller/retour pour remplir les bouteilles au robinet de l’évier de ma cuisine. Cette ultime tâche terminée (modulo quelques plantes sacrifiées car je n’avais plus le temps de leur trouver de solution d’arrosage, n’ayant plus de cône disponible) je m’habillai et partis à la recherche d’un VTC pour me rendre à l’aéroport.

Il est à noter que seule l’application UBER offrait la possibilité de réserver à l’avance une course. Les autres VTC présents sur mon téléphone n’offraient pas cette facilité. j’utilisai donc à nouveau BOLT et après un certain nombre de « chauffeurs fantômes » (mon téléphone devait vraiment « bugger ») je trouvai un chauffeur prénommé Slimane pour me rendre à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Il était 13h04. Mon vol décollait théoriquement à 15h10. Je recherchai l’heure limite d’enregistrement sur mon application AIR FRANCE. Et comble de l’horreur (expression à utiliser uniquement dans ma situation) : pour l’Afrique il était indiqué 90 minutes avant l’heure du départ ce qui donnait 13h40. J’étais vraiment dans une mauvaise posture car mon GPS indiquait un temps de trajet de 40 minutes.

Je pris mon premier repas de la journée (Un yaourt protéiné aux myrtilles acheté la veille et qui risquait de pourrir dans mon frigidaire si je l’y laissais). Puis, je contactai à nouveau SAM Dépannage car il me manquait toujours la notion de « remplacement à l’identique ou équivalent » sur la facture. J’avais besoin de cette attestation pour compléter ma déclaration de sinistre. Ils m’assurèrent de me l’envoyer avant 14h. J’en profitai également pour chercher le prix des kilos supplémentaires en soute sans succès. Je finis par me dire que je gèrerai ce problème arrivée à l’aéroport. Je n’avais pas trop le choix en même temps.

Les minutes s’égrenaient et nous restions coincés dans plusieurs mini-embouteillages. J’arrivai finalement au Terminal 2E à 13h45 comme prévu. La « porte » d’enregistrement d’AIR FRANCE était située au fin fond du terminal. Je slalomai dans les couloirs, évitant de justesse des voyageurs ayant la vie devant eux avant de prendre leur avion. J’arrivai devant la « porte » et une gentille dame du personnel au sol m’indiqua que l’enregistrement était terminé depuis 5 minutes mais que je pouvais quand même passer. Je la remerciai et m’engageai dans la dernière ligne droite de cette cours contre la montre.

Je fus bloquée par un agent de sécurité qui me demanda mon « QR Code ». Je dû mettre 2 minutes (qui me parurent une éternité) avant de comprendre qu’il me demandait la preuve que j’avais réservé et payé un test PCR à réaliser à mon arrivée à l’aéroport de Cotonou. Preuve que j’avais bien sûr sur moi. J’arrivai maintenant à l’étape de l’enregistrement des bagages. Deux gentilles membres du personnel au sol me prirent en charge. Ayant eu l’intelligence de m’enregistrer en ligne la veille, on me laissa passer. Je plaçai ma valise à destination de la soute sur le pèse-valise. Et la je vis s’afficher 24kg. J’y étais préparée. La réaction de la personne en face de moi m’étonna : Elle m’indiqua que mon bagage était un peu lourd et qu’il fallait que je fasse attention la prochaine fois. Elle ne pesa même pas mon bagage à main. Et comble de l’étonnement, à la sortie de mon boarding pass, elle m’indiqua que j’étais surclassée en « Premium Economy ». J’avais du mal à y croire !

Je me dirigeai donc vers le parcours Sky Priority qui me permis de couper plusieurs files très longues. Arrivée à la police des frontières, un petit stress m’envahit. Je n’étais pas sûre à 100% que mes pièces concernant le COVID seraient suffisantes. Je donnai tous mes papiers à l’agent en face de moi. Et par chance mon certificat de vaccination fut suffisant. Il n’y avait pas besoin de présenter un test PCR.

Au niveau de la vérification des bagages à main, je subis un test aléatoire supplémentaire. Tout se passa bien et je pus me diriger vers la porte d’embarquement. Arrivée à cette dernière, je constatai que l’embarquement avait déjà commencé. Mon billet me permis de couper la queue et d’embarquer rapidement. Arrivée à ma place, je fus aidée par mon compagnon de voyage, un gentil monsieur originaire du Quebec qui vivait au Bénin. Je pus enfin m’asseoir dans l’avion. Et je réalisai seulement à ce moment tout ce que j’avais réussi à accomplir en ne baissant pas les bras devant toutes les difficultés qui s’étaient présentées à moi.

Nous décollèrent avec 30 minutes de retard (car les formalités dues au COVID retardèrent un certain nombre de passagers). Une fois dans les airs, je commençai enfin à me détendre.

A moi le BENIN, à moi Cotonou !

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