Nous sommes entrées dans l’ère du « Body Positivism ». Ce qui va faire un grand bien à toutes les femmes. Ces femmes qui sont si souvent victimes de grossophobie sur les réseaux sociaux de plus en plus violents dans leurs commentaires comme Twitter ou Instagram. Elles vont enfin pouvoir se montrer telles qu’elles sont et s’accepter. Ne plus se laisser influencer par les magazines de mode qui nous infligent à longueur de journée des photos de femmes irréelles, retouchées pour correspondre à un idéal dont nous ne comprenons pas l’utilité.
Mais la fin de ce diktat est sur le point d’en faire naître un nouveau. Nous n’avons plus le droit d’émettre de commentaires négatifs sur notre propre corps. Nous n’avons plus le droit de vouloir perdre du poids. Sous peine d’être considérées comme des femmes vaniteuses se laissant avoir par les stéréotypes de la mode. Sauf que remplacer un diktat par un autre n’a jamais fait de bien à qui que ce soit. Cela pourrait même engendrer un repli sur soi de femmes qui n’oseront plus s’exprimer et partager leur mal être de peur d’être jugées et rejetées.
J’ai pris 15 kilos au cours d’une procédure de divorce éprouvante qui a entrainée une dépression. Et depuis je suis engagée sur le long chemin de reconstruction post-divorce pour retrouver une santé et un poids satisfaisants.
Pourquoi devrais-je accepter ces kilos supplémentaires ? Ce corps je ne l’ai pas voulu. J’ai prévenu les médecins qui sont restés sourds à mes préoccupations et mes alertes. « Ça ira mieux quand vous irez mieux » disaient ils, en rajoutant « C’est normal votre corps/cerveau ne peut pas tout gérer à la fois ».
En pleine reconstruction, je dois également gérer un corps qui me rappelle chaque jour ce que j’ai traversé et à quel point je suis encore loin de la fin du tunnel.
M’habiller devient très difficile quand je vois tous les vêtements dans lesquels je ne rentre plus depuis un an. Alors que mon poids était stable depuis 10 ans !
Est-ce un crime de vouloir atteindre à nouveau mon poids de forme ? Ce poids qui me convenait ? Il était loin d’être parfait : je ne ressemblais pas aux mannequins des magazines, j’avais de la cellulite, une poitrine généreuse. Et pourtant ce corps je l’aimais.
Est-ce que cela remet en cause le fait que des femmes plus rondes que moi puissent s’aimer ? Pour moi la réponse est NON.
Nous devons tout simplement accepter un corps dans lequel nous nous sentons bien.
Si vous traversez ce type d’épreuve (stress, fatigue, dépression), faites attention aux conclusions des professionnels de santé (médecins généralistes, psychiatres, nutritionnistes, etc.). Vous seules connaissez l’impact de ce changement de poids sur votre moral. Demandez leur des solutions, battez vous dès que ces changements apparaissent : pratiquez des activités qui vont vous détendre (méditation, sophrologie, yoga), surveillez les types d’aliments et les quantités que vous consommez (en vous faisant aider par un bon nutritionniste ou naturopathe), changez de médicaments si nécessaire, etc. Votre corps vous remerciera plus tard.
Car oui, le stress, la fatigue, la dépression font prendre du poids ou n’aident pas à en perdre. Mais nous vivons dans un monde de plus en plus stressant. La dépression est une maladie de plus en plus répandue. Est-ce que la réponse à cela sera de laisser des millions d’hommes et de femmes dans la détresse. À devoir gérer tous seuls leurs problèmes de poids ? Pour moi la réponse est encore NON.
Le titre de cet article est volontairement provocateur. Il est clair que nous devons aimer notre corps ou l’accepter le temps de sa transformation. Nous devons également être moins exigeantes avec nous mêmes et nous laisser le temps d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixées. Je voulais juste attirer l’attention sur les risques de dérive d’un tel mouvement. Nous devons être plus tolérantes vis à vis des complexes des unes et des autres. Nous avons le droit de vouloir perdre un peu de poids. La seule chose dont nous n’avons pas le droit, c’est de critiquer les femmes rondes ou maigres.
mademoisellesessi 