
Je souhaitais partager avec vous ce texte écrit lors d’un moment pivot de ma vie.
Comme les prisonniers dans la caverne de Platon, j’étais enchaînée à mes certitudes. Fixée sur les ombres qui défilaient et m’apportaient un réconfort basé sur des mensonges. Je ne pouvais pas m’imaginer qu’un ailleurs existait. Je ne pouvais accepter de m’être trompée toute ma vie. Ceux qui s’étaient libérés de leurs chaînes étaient pour moi emplis de folie. Leur réalité m’était insupportable car elle remettait en cause tout ce sur quoi s’était bâti mon existence.
Aujourd’hui j’ai décidé à mon tour de me libérer de mes chaînes. J’ai décidé d’affronter la réalité. Progressivement, j’ai tourné ma tête vers la lumière. Je distingue la sortie de la caverne. Mais le chemin est encore long et semé d’embûches pour y parvenir. Je me suis accrochée à une union qui n’était qu’une illusion. Je me suis imaginée assez forte pour sauver ce qui ne l’était plus. Car accepter un échec, le fait de s’être trompée sur une aussi longue période de ma vie était trop douloureux.
Je suis loin d’être parfaite. Je ne suis qu’une pauvre pécheresse emplie de colère et de douleur. Ayant si longtemps manqué d’amour. Ne sachant pas comment réagir lorsque le chagrin ou l’injustice m’accable. Jusqu’à maintenant les pleurs ont été ma seule réaction. Ces larmes se sont ensuite souvent converties en colère dévastatrice devant un sentiment d’injustice répétée encore et encore.
Aujourd’hui j’ai donc eu le courage de dire « Assez ! ». Il est temps que je reprenne les rênes de ma vie. J’ai également le droit d’être heureuse. Non pas comme certains le pensent en cherchant encore et toujours plus de choses à faire ou à acquérir. Mais en profitant de ce que la vie m’a déjà offert. Vouloir améliorer son foyer (le ranger, le nettoyer et le laisser tel quel) ne représente qu’un moyen de se sentir bien et en paix chez soi. Vouloir aller visiter ses amis en France et ailleurs ne signifie pas qu’on apprécie de passer du temps dans des transports souvent stressants et inefficaces. Cela répond uniquement au besoin de passer du temps avec les gens qu’on apprécie et qu’on aime.
Aujourd’hui est donc le premier jour du reste de ma vie. Cette vie n’est ni toute rose ni toute noire. Elle est ce qu’elle est. A moi de la rendre merveilleuse en profitant des petits bonheurs qui me sont offerts. Il m’incombe désormais de poser des limites à ceux qui m’entourent. De savoir dire « non » calmement mais fermement lorsqu’une situation actuelle ou future m’est inconfortable voire insupportable. De trouver des centres d’intérêt qui m’ont si longtemps fait défaut et de persévérer dans leur pratique. A mon tour d’écrire les règles du jeu de cette vie si courte qui peut basculer d’un instant à l’autre. Une citation me vient à l’esprit tout à coup : « Be who you are and not who the world wants you to be ». Elle résume assez bien ce que je ressens actuellement.
J’espère que l’éblouissement de l’entrée de la caverne s’estompera. Que j’aurai la force de franchir cette étape. Que je ne craindrai pas le passage dans le monde éclairé synonyme de folie pour certains. Et surtout que je continuerai à me questionner et m’améliorer. A m’occuper de moi tout en aidant mon prochain. A m’aimer et peut être un jour tombée amoureuse de quelqu’un qui m’aimera pour ce que je suis et me rendra meilleure.
Car comme l’a dit Henri Ford : « L’échec n’est qu’une opportunité pour recommencer la même chose plus intelligemment. «